L’exposition de Sanjin Cosabic et Diego Movilla a commencé le 10 septembre et s’est terminée le 31 octobre 2011. Durant cette période, les frappes aériennes de l’OTAN sur la Libye ont permis de soutenir la révolte menée par le CNT. Le 20 octobre, le colonel Kadhafi est débusqué et abattu. Le lendemain, le journal Libération fait sa une avec l’image de la dépouille ensanglantée du tyran mort. Les photographies de scènes de joie dans toute la Libye se multiplient ; celles d’hommes, de femmes et d’enfants les bras levés succèdent à celles des armes brandies par des combattants durant le conflit. Ce peuple libéré retrouve enfin – pour combien de temps ? une joie d’enfant, l’éclat d’une liesse emplie de larmes, de rires ; une allégresse maladroite, incrédule… presque surnaturelle, mythologique. Cet état mythologique, infra-historique, est présent dans les œuvres de Sajin Cosabic et Diego Movilla. Il se trouve dans leurs œuvres une force, une énergie qui a gardé de l’enfance un spectacle initial qui résiste ardemment à la brutalité institutionnelle sans grâce ni vitalité…
Jérôme Diacre